Prodigieuses créatures.

Sophie Papiau nous explique son une attirance particulière
pour les imageries scientifiques et on veut bien la croire tant on se
retrouve transportés dans un univers d’étranges objets presque vivants,
d’objets qui nous renvoient à notre propre réalité d’êtres construits
par l’ADN, la réalité de ce qui lie tout les vivants sur la planète, de
l’arbre au lapin, du pachyderme à l’humain, etc…
Elle associe la mollesse feutrée du tissus à la pesanteur brillante de
la céramique. Ses volumes sont en même temps posés retenus sur le
sol / par le sol et gonflés par un hélium curieux et contradictoire qui
les tire vers le haut ; comme un bestiaire étrange, représentation de
ce qu’on ne peut pas voir de l’infiniment petit, êtres monocellulaires,
étranges hybrides, cordons et liens entre des êtres dissonants…
Grâce aux dessins brodés nous avons accès aux strates de ses
recherches. Elle nous donne à voir son écriture graphique, les détails
liés et les croquis des formes comme un rappel de ses motifs sculptés
dans le tissus.
Entre infiniment grand et infiniment petit Sophie Papiau crée des
rencontres de formes dans des matières contraires qui nous renvoient
vers nos détails invisibles et/ou inaccessibles.

Mathilde Amilhat                2018